Un rêve préhistorique  (par Thomas Durvie)

27/08/2018

Il y-a environ 40 000 ans, probablement, l'Homme du paléolithique supérieur, devenu frileux et sujet aux rhumes chroniques, se lassa de sa peau au fourrure d'animal qu'il enroulait autour de lui, attaché par une lanière depuis 600 000 ans. Il a eu alors l'idée saugrenue, à l'aide d'un os pointu de percer des trous alignés les uns aux autres sur son vêtement de fortune et d'y passer une fine lanière de cuir dessus-dessous les trous percer pour assembler les différentes parties de ce qui deviendra son premier vêtement sophistiqué.

Chaussé ainsi sur son 31 et s'engourdissant dans son nouveau confort, il s'endormit. Dans son rêve, il vît des choses qu'il ne parvenait pas à interpréter, seul les couleurs et ses sensations corporelles lui traduisait ce qui se présentait à lui. Il était là, assit sur un siège cabriolet Louis XV au confort doux et moelleux, l'assise légèrement incliné vers le bas à l'arrière lui calant les reins contre le dossier doucement galbé, l'ensemble parfaitement adapté à sa morphologie. Il se leva alors et comme d'un geste naturel ferma les rideaux de la chambre. Ils étaient d'un velours au toucher mate, presque sourd, en le voyant on eu cru qu'il était doté de la capacité d'attirer les bruits jusqu'à lui et de les aspirer jusqu'à leur disparition complète, tandis que sa couleur était apaisante, le motif en faux unis s'inspirait des formes noueuses de la nature le diffusait un sentiment d'harmonie. 


Il se dirigea vers le lit, il s'allongea sur le matelas en laine posé sur un sommier à ressort ferme et il se recouvra entièrement de la couette en duvet. Il faisait bon, il se sentait bien, il s'endormit. 


A son réveil, frigorifié le crépuscule s'installant, il courut pour rejoindre sa communauté, et pour prendre part au repas près du feu.

Une fois rassasié il fût pris de nostalgie chimérique, il repensa à cette sensation de bien être et de confort et se mis à sourire. Son voisin, qui l'observait lui demanda d'où lui venais cette élan d'allégresse silencieuse, alors son interlocuteur le regarda et lui dît :

<< On a du pain sur la planche avant d'en arriver là, mais un jour on sera tellement bien à l'aise qu'on ne s'en rendra même plus compte ! >>

Il est bien sur impossible d'accorder crédit à cette fable, mais j'aime penser, que si le métier de tailleur de pierre trouve son origine dans la taille du silex des grottes préhistoriques ainsi que le métier de tapissier dans le premier besoin vestimentaire, il est certain que nos savoir-faire ne nous appartiennent pas, ils sont l'héritage de la longue évolution de l'aventure humaine.                                                  

Nous nous devons donc toutes et tous de perpétuer le savoir-faire, de le respecter et de participer à la continuité de cette chaîne de connaissance.

Thomas Durvie
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